Histoire (succincte) de la bibliothérapie

La bibliothérapie a des origines lointaines rendant difficile sa datation.
La plus ancienne bibliothèque connue, celle du Pharaon Ramsès II à Thèbes, portait sur son fronton l’inscription « la maison de la guérison de l’âme ».
 
Les monothéismes ont également encouragé la lecture des écritures saintes.
 
Plus près de nous, en 1906, dans son opuscule Sur la lectureMarcel Proust parle du pouvoir thérapeutique de la lecture pour certaines pathologies mentales (la mélancolie, au sens littéraire du terme).
 
Pour la bibliothérapie telle que nous la connaissons, le tournant se situe à la Première Guerre mondiale, avec Sadie Peterson Delaney, travailleuse sociale et bibliothécaire, puis docteure ès lettres (Université d’Atlanta, 1950) qui faisait la lecture aux soldats revenus du front et souffrant de « dépression », de « phobie sociale » et d’« hyperactivité »d dans un hôpital militaire de l’Alabama. Les résultats sont sensibles et les bibliothèques hospitalières se développent.
 
En 1946, Lucie Guillet publie La poéticothérapie ; efficacités du fluide poétique.
 
En 1961, le dictionnaire Webster (USA) définit la bibliothérapie comme « un moyen de résoudre des problèmes personnels par l’intermédiaire d’une lecture dirigée ».
 
En 1985, Georges Federmann, psychiatre, soutient une thèse intitulée Le livre : ses fonctions, sa place et son utilisation à l’hôpital psychiatrique. D’autres thèses suivront, dont celle de Pierre-André Bonnet La bibliothérapie en médecine générale (2009)
 
En France, trois ouvrages ont permis à la bibliothérapie trouver un écho plus large :

  • 1994 – Bibliothérapie. Lire c’est guérir de Marc-Alain Ouaknin;
  • 2002 – Éloge de la lecture. La construction de soi de Michèle Petit;
  • 2015 – Les livres prennent soin de nous. Pour une bibliothérapie créative
     de Régine Detambel.


À partir des années 2000 la bibliothérapie commence à être reconnue et pratiquée, notamment en Angleterre, ainsi qu’au Canada (Québec) où la lecture est intégrée aux différentes thérapies proposées aux enfants souffrant d’hyperactivité, de dépression, ou de phobie sociale.
 
La bibliothérapie intéresse donc médecins, psychologues, art-thérapeutes, femmes et hommes de lettres, professionnels du livre et de la lecture. Elle atteste du rôle de la lecture dans le bien-être psychique.